Le marché de l’immobilier a connu, depuis 2003, une hausse à la fois, des prix de la vente et de location. Ainsi, le prix de vente d’un F3 a été multiplié par 5 par rapport à son prix d’il y a 10 ans.
Idem pour la location d’un F3 qui a augmenté de plus de 3 fois par rapport à l’année 2003. Ces données, communiquées par Abdelhakim Aouidat, président de la Fédération nationale des agences immobilières, représentent l’évaluation de cette organisation professionnelle pour le secteur de l’immobilier durant la période allant de 2003 à 2013. D’après cet agent immobilier, depuis le séisme de 2003 survenu à Boumerdès, le prix de l’immobilier a connu une flambée. Lors d’une conférence de presse animée hier au siège de l’UGCAA à Belcourt, M. Aouidat a axé son intervention sur les facteurs qui ont contribué à l’augmentation irrationnelle du marché de l’immobilier. Bien que l’anarchie, qui règne dans le marché de l’immobilier, ait contribué dans une large mesure à la hausse des prix de l’immobilier, la cause principale reste le déficit enregistré dans le parc immobilier. Ainsi, Il n’y a que 7 millions de logements recensés pour 37 millions d’habitants. Soit 5,6% de taux d’occupation. Pour rappel, la norme est estimée à 2 personnes par logement.
Ce qui classe l’Algérie loin de cette norme. M. Aouidat charge les marchands de biens et les agents qui travaillent de manière informelle d’être à l’origine de cette flambée. « Entre le propriétaire et l’acheteur, parfois on assiste à 10 intermédiaires. Chacun de ces derniers aura sa part du marché. Cet état de fait se répercute significativement sur le prix du bien immobilier », explique M. Aouidat. Il lance un appel aux citoyens afin de traiter directement avec des agents immobiliers agréés et non pas avec des intermédiaires illégaux qui « spéculent sans argent ». Actuellement il est incapable de déterminer le prix du mètre carré en Algérie à cause de cette spéculation.
En 2006, la Fédération nationale des agences immobilières a lancé un travail de terrain pour établir un baromètre permettant aux agents immobiliers et aux institutions concernées d’avoir un outil de travail. En vain. La fédération n’a pas réussi à maîtriser les prix appliqués sur le terrain qui ne cessent d’augmenter. 80% des transactions immobilières passent par le marché informel et le montant exact de ces transactions demeure inconnu.
L’application de la nouvelle loi 09/08 portant sur la réorganisation des agences immobilières a révélé l’ampleur des transactions informelles. Avant la mise en application de cette loi, 6600 agents immobiliers ont été recensés. Alors qu’il n’y a que 3000 agents qui se sont conformés à la nouvelle loi. Tandis qu’entre 2010 et 2011, 1200 agents ont contourné la loi pour transformer leurs agences immobilières en bureau d’affaires.
Djedjiga Rahmani
El Watan - Mardi 21 janvier 2014