Un colloque international sur les questions de l’habitat – organisé par l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger (EPAU) – s’est tenu les 19 et 20 novembre à Alger, pour tracer les défis et les perspectives auxquels ce secteur doit faire face. 70 personnes ont été rassemblées pour en discuter. Rencontrés en marge du colloque, quelques experts livrent à El Watan leur vision du malaise et proposent des solutions.
Source d’émeute, de malaise, de sentiment d’injustice et de pression, le logement est devenu, au fil des années, le noeud gordien à trancher pour la paix sociale. En dix années, près d’un million de logements auraient été construits en Algérie pour répondre à une demande de plus en plus pressante. Le gouvernement a entre temps, annoncé et lancé de nouveaux programmes de réalisation. Il promet plus de deux millions de logements dans les années à venir. On assiste à une urbanisation accélérée. L’urgence est le maître-mot face à des Algériens qui réclament leur part de propriété.
L’habitat est ainsi devenu une affaire de logement, de bâtisses où les gens sont « casés » et « déplacés » sans qu’on prenne en compte leur besoin naturel d’appartenance, de vivre-ensemble dans un espace harmonieux. Des cités dortoirs fleurissent, accentuant ainsi un malaise social déjà grand. Experts et universitaires s’inquiètent et réclament que l’urgence cesse ; ils veulent redéfinir l’acte de bâtir en Algérie.
« Ce colloque est une invitation à la réflexion, un moment de questionnement, une occasion d’exprimer nos aspirations communes sur un sujet que nous jugeons tous capital », explique Kahina Amal Djiar, présidente du comité d’organisation. Et d’ajouter : « L’objectif est de contribuer à fournir les divers acteurs du secteur de l’habitat les outils et savoirs nécessaires pour élaborer des politiques et des stratégies mieux adaptées aux enjeux du développement durable et plus efficaces en terme de gestion de l’habitat. Notre intention est non seulement de favoriser les échanges entre chercheurs, professionnels et représentants des administrations centrales et locales, elle est aussi de bousculer les habitudes, de créer une prise de conscience collective dans le but de mieux agir. Comprendre pour mieux agir, c’est précisément cela, notre objectif.» Les professionnels du secteurs proposent des réflexions et ouvrent des pistes qu’ils espèrent voir adoptées par l’Exécutif.
Fella Bouredji
El Watan - Samedi 22 novembre 2014