Le Mzab et les pays Chaamba, malgré leur physionomie si différente, ont une unité incontestable.
Metlili, berceau des Chaamba, a été fondée à la lisière de la Chebka, qui cache dans ses replis les cinq plus anciennes cités du Mzab ; et les grands oueds qui alimentent les oasis d'El-Goléa et d'Ouargla, traversent ou longent la Chebka avant d'arroser les pâturages des nomades chaamba.
L'histoire a créé, à maintes reprises, entre les divers compartiments de cette région saharienne, des relations qui ne furent pas toujours amicales, mais qui finirent, après des siècles de luttes épiques, par créer un tout qu'unissent des intérêts communs et des éléments ethniques identiques.
Quand ils furent chassés de Tahert, les Ibadites fondèrent Sédrata, dont Ouargla est l'héritière. Ne jugeant pas la place assez sûre, les Ibadites se réfugièrent ensuite dans la Chebka où ils fondèrent leurs établissements actuels. Mais ils laissèrent un certain nombre des leurs à Ouargla où leurs descendants vivent encore.
Les Chaamba, dont Metlili, la proche voisine de Ghardaïa, est le berceau, furent tour à tour les alliés intéressés ou les redoutables ennemis des Ibadites du Mzab. Et quand ils durent essaimer, un certain nombre d'entre eux s'installèrent à El-Goléa et les autres à Ouargla, non loin des murs de Sédrata.
Aux parentés créées entre le Mzab, El-Goléa et Ouargla par de tels échanges de groupements humains, l'activité des Mzabites ajouta de nouveaux liens en faisant de Ghardaïa le centre économique et politique de la région.
Ces grands nomades que sont les Chaamba, ont de réelles qualités. Ce sont d'intrépides guerriers et de durs caravaniers. Mais le goût de l'aventure et des longues randonnées leur donnent une instabilité qui les rend particulièrement impropres à créer quoi que ce soit de durable. Ce sont de bons pasteurs sahariens parce qu'ils peuvent aisément emporter avec eux, sur le dos de leurs chameaux, leur maison, leurs femmes et tout ce qu'ils possèdent ; mais que feraient-ils de leurs troupeaux, si les paisibles sédentaires que sont les Mzabites n'avaient créé pour eux les marchés de Ghardaïa et de Berrian.
Les Chaamba n'ont créé que Metlili et encore ce pauvre petit ksar n'est-il qu'une pâle imitation des ksour berbères de leurs voisins.
La piste automobile qui conduit de Ghardaïa à Metlili suit d'abord le même itinéraire que celle d'El-Goléa, et s'en éloigne ensuite pour se diriger vers le Sud-Ouest. Elle parcourt une trentaine de kilomètres de chebka, puis descend dans une gorge profonde d'aspect très sauvage, un étroit défilé dominé par des pentes abruptes et nues. Rien ne laisse prévoir l'approche de Metlili. Tout à coup la coupure s'élargit et, ironie cruelle, le premier signe que des hommes vivent non loin de là, c'est l'apparition d'un champ de tombes alignées sur une croupe rocheuse, autour d'un coquet marabout. Ce sont bien des tombes de nomades, accoutumés jadis à remplir à la hâte leurs derniers devoirs envers leurs morts, avant de fuir ou d'attaquer. Les corps sont simple¬ment posés sur le sol et recouverts de pierres sèches.
Plus loin, l'oasis s'étale, barrant la vallée encore étroite, puis se divisant en branches qui remontent plusieurs lits d'oueds.
Au-dessus des palmiers se dresse le vieux ksar, perché, fortifié, perpétuant le souvenir de ce que fut jadis ce repaire de pillards.
Le minaret, très postérieur à la fondation de Metlili, a été construit sur le modèle de ceux du Mzab.
Par une ruelle, bordée de ruines, on arrive sur la place du marché d'où partent d'autres rues, celles des épiciers, des marchands de tissus et de légumes. Mais l'agglomération elle-même est peu de chose. Quelques générations plus aisées, ou prises d'une ardeur exceptionnelle, ont construit des maisons que le temps a peu à peu dégradées. Et leurs propriétaires actuels, trop insouciants pour relever les murs tombés, préfèrent habiter sous la tente et abandonner ces demeures à leur triste sort. Celles-ci tombent en décrépitude, transformant la moitié de Metlili en une vaste étendue de ruines.
Pour avoir une vue d'ensemble du ksar et de son oasis, il faut monter au sommet d'une croupe rocheuse qui domine le Bordj militaire. En haut se trouve un second cimetière. Est-ce pour que leurs tombes n'encombrent pas les terres cultivables de l'oued que les Chaamba relèguent leurs morts sur les hauteurs qui dominent les jardins ? Ou est-ce plutôt parce qu'ils y dorment plus paisiblement, et plus près du ciel, leur dernier sommeil ?
« Des hauteurs qui dominent les ravins conduisant à Metlili, les morts veillent et protègent les vivants », me disait, un jour, un Chaambi. Pourquoi ne pas nous en tenir à cette interprétation, favorable aux Chaamba,
Metlili est une commune de la wilaya de Ghardaïa en Algérie située à 40 km au sud de Ghardaïa.
Metlili a été fondée par Tamer et Trif vers le XIIe siècle et est habitée par les Chaâmbas, descendants des Beni-Souleim Ben Mansour de Médine (Arabie saoudite), qui sont un ensemble de tribus parmi lesquels se trouvent les Ouled Allouche, et Ouled Abdelkader, les Chorfa, les Almorabitines (descendants du prophète de l'islam Mahomet), les Zouas, les Beni Merzoug ou les Beni Brahim. L'ensemble est sous la coupe des Chaâmbas qui se sont révoltés contre le colonialisme français durant toutes les révoltes populaires de 1864 avec Bouchoucha.
La commune de Metlili est créée le 25 mars 1958.
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