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mardi 23 février 2016

« Tout le nord algérien présente une instabilité du sol »


RENCONTRE SUR LES GLISSEMENTS DE TERRAINS À MILA

La maison de la Culture Moubarek El Mili a abrité, samedi, une journée d’étude sur les glissements de terrains en Algérie. Plusieurs communications spécialisées ont été données sur ce phénomène qui affecte la quasi-totalité des régions du nord algérien. Dans sa communication sur l’instabilité des sites, Naâmane Boutouatou, ingénieur géotechnicien, a révélé que la plus part des zones du nord algérien sont affectées par ce phénomène, notamment celles présentant une géomorphologie particulière.

L’intervenant a présenté une liste non exhaustive des villes du nord et des sites sujets à l’instabilité. En tête de liste, on retrouve la ville de Bejaïa, avec 25 sites confirmés, suivie de Constantine avec 20 sites et Jijel 12 sites. Les villes d’Alger, Skikda, Médéa et Lakhdaria comprennent chacune une dizaine de sites. En expliquant les causes résidant derrière la majeure partie des glissements de terrains enregistrés ces dernières années, le conférencier soulignera que la présence d’eau dans les creux souterrains, les fortes précipitations, les stress hydriques, la déforestation, l’érosion naturelle et l’activité sismique sont tous des facteurs de fragilisation de la texture des sols. «Les coulées de boue enregistrées dans certaines régions de la Kabylie sont la conséquence directe de la suppression de vastes espaces forestiers dans ces régions», a-t-il indiqué. Toutefois, s’agissant de la ville de Constantine, le même spécialiste s’est dit incapable d’expliquer de façon rationnelle le phénomène des glissements qui l’affecte, compte tenu de la nature rocheuse de son sol. «Les glissements qui sapent Constantine n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Pour mieux les comprendre, il reste beaucoup d’informations à collecter sur le terrain», poursuit-il. Citant l’exemple du Pont Sidi Rached, construit sur des parois rocheuses pourtant, l’intervenant affirme: «L’ouvrage est affecté de glissements dès le début des travaux de sa construction en 1903».

Pour leur part, Ahmed Boughrara de l’université de Constantine et Lamine Bendaoud de l’université de Sétif ont plaidé pour la création d’une base de données facilement consultable sur ce phénomène et d’élaborer une carte précise de toutes les régions touchées par ce phénomène naturel.

Kamel B.
El Watan - Mardi 23 février 2016

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