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jeudi 16 avril 2015

Rehabilitation des batisses a Alger


Certains quartiers de la capitale se sont transformés depuis peu en chantiers à ciel ouvert. Après les expertises, place aux travaux de réhabilitation des bâtisses ayant subi des dommages suite au séisme qui a frappé le centre du pays au mois de mai dernier.

Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Si les habitants ne cachent pas leur soulagement de voir leurs demeures confortées par des travaux de réfection, certains entrepreneurs contestent la manière dont ont été choisies les entreprises chargées des travaux.
Les avis d'appels d'offres ont cédé la place au gré-à-gré, une pratique que les responsables des opérations justifient par l'urgence de la situation. Ils estiment que du moment que les coûts des travaux ont été arrêtés par le ministère de l'Habitat, il n'était pas nécessaire de faire jouer la concurrence.
Certains entrepreneurs véreux n'auraient pas raté l'occasion de proposer des prix très attractifs en contre-partie d'un travail de piètre qualité.
Pour répondre à une situation d'exception, les services de la wilaya d'Alger, et après avoir mobilisé pas moins de 29 brigades d'expertise, ont signé 95 arrêtés de démolition. Pas moins de cinq entreprises ont été retenues pour ramasser les éboulis. Alger offrant un triste visage, il était urgent de ramasser les gravats.
Pour l'heure, ils sont stockés au niveau du front de mer à Bab-El-Oued vu qu'aucune solution n'a encore été envisagée pour s'en débarrasser définitivement. Le travail du CTC (Contrôle technique des constructions) étant achevé, l'étape suivante a consisté à réhabiliter l'ensemble des structures endommagées. Pour ce faire, Alger a été divisée en dix zones, chacune comportant un certain nombre de communes classées sinistrées.
Les zones sont placées sous l'autorité des Offices de promotion et de gestion immobilières (OPGI), à l'instar de celles de Dar-El-Beïda, de Husseïn-Dey ou de Bir-Mourad-Raïs, qui sont de ce fait considérés comme les maîtres d'ouvrages.
C'est à eux par la suite de faire appel aux entreprises de bâtiment. C'est le cas de l'entreprise privée Belarbi Larbi qui s'occupe de la réfection de l'imeuble sis 4, rue Rezki-Kehal, à Belcourt.
Retenue suite à une convention la liant à la wilaya d'Alger, l'entreprise, qui est sur place depuis une semaine, a mobilisé 14 personnes afin de respecter les délais imposés.
L'immeuble de neuf étages devra être retapé avant la fin août, selon les exigences des responsables de la wilaya. Un délai qui risque de s'avérer trop court au regard des dégâts occasionnés par la secousse tellurique du 21 mai dernier.
Les locaux de la police judiciaire de Belouizdad, se trouvant au rez-de-chaussée d'un immeuble, sont en effet très endommagés. Le faux plafond est tombé et les piliers ont subi des dommages considérables : fissurés, ils ne peuvent plus soutenir la bâtisse. Ammi Hacène, le chef de chantier, a eu à constater des aberrations. Le gravier utilisé dans la construction des piliers n'est pas conforme.
" Le gravier rond ne peut être utilisé que pour le recouvrement des terrasses, jamais pour des piliers ", explique ce vétéran du bâtiment qui exerce dans le secteur depuis plus de quarante ans.
La bâtisse, datant de l'époque coloniale, n'a pas résisté au tremblement de terre, les infiltrations d'eau ayant eu raison du fer utilisé lors de la construction.
Le chef de chantier estime que des travaux de réfection ne doivent jamais être faits à la hâte et que le confortement des bâtisses est un travail de longue haleine qui pourrait prendre au moins une dizaine d'années avant de donner des résultats probants.

Le Soir d’Algérie Jeudi 24 juillet 2003

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