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mercredi 7 novembre 2012

Entretient avec Toufik Aissat, artiste batisseur


Pour une reconstitution authentique des sites et monuments historiques

Homme de culture, passionné pour la reconstitution des sites et des monuments historiques qui consacrent les faits civilisationnels de notre passé, Toufik Aïssat présente une partie de ses remarquables ouvrages dans une salle d'exposition du Bastion 2 dans le cadre du mois de sauvegarde du patrimoine. Cet artiste, qui associe l'humanisme et le sens de l'histoire, nous accorde cet entretien ...

Comment êtes-vous parvenu a exercer la reconstitution des sites historiques et comment procédez-vous a leurs réalisations ?

J'ai un don pour l'art de la sculpture. J'ai toujours envisagé de devenir un maître dans ce domaine. Comme je suis passionné par l'histoire, je me suis orienté vers la reconstitution des vestiges du passé. Mon rêve, c'est de pouvoir reconstruire tous ces monuments grandioses qui marquent les étapes importantes de l'histoire de notre pays. Je m'attache non seulement à reconstituer la pierre, à lui redonner du neuf, mais, à travers mon art, j'aimerais recréer toute cette chaleur et cette présence humaine, cette atmosphère baignée de sentiments qui se dégagent de ces sites édifiés pour glorifier et marquer un règne, une époque, une civilisation.

Avez-vous une formation spécialisée pour mener a bien votre tache ?

J'avoue que je n'ai pas suivi une longue formation théorique dans ce domaine. J'ai tout appris avec ma volonté personnelle. Je fais confiance à mes dons artistiques qui sont infaillibles. Cependant, pour réaliser un ouvrage je réunis toute la documentation scientifique le concernant et je l'étudié en profondeur pour être le reflet exact de sa réalité. De plus, techniquement, j'ai étudié en France dans une école spécialisée en architecture traditionnelle afin de maîtriser les procédés de réalisation.

Vous utilisez le plâtre comme matériau de reconstitution. Quels sont les sites et monuments que vous avez déjà recréés ?

Le plâtre est en effet mon matériau essentiel. Il est malléable et me permet d'être fidèle à la reconstitution. J'utilise aussi le liège comme support. J'ai ainsi réalisé le tour d'Algérie. A Alger, ma prédominance est la Casbah avec ses intérieurs de maisons typiques et ses portes légendaires. A Tlemcen, j'ai reconstitué le célèbre minaret de Mansourah. A Guelma, je me suis concentré sur les monuments qui entourent le Théâtre antique. Dans le Tassili, j'ai repris la peintures rupestres.



Ruines de la Mansourah près de Tlemcen

Chaque fois, je m'efforce de faire ressortir avec leur beauté architecturale, l'humanisme qui fait corps avec ces sites. Ce qui compte pour moi, c'est la réhabilitation de la matière alliée à la profondeur de la pensée.

Quels sont les ouvrages qui mobilisent aujourd'hui votre énergie ?

Actuellement, je travaille pour la reconstitution d'après des méthodes scientifiques, d'un site antique à Sétif. Je réalise une maquette imposante qui donne une image de la ville dans ce passé lointain. Je me spécialise d'ailleurs dans ce genre de maquettes et je peux dire, en toute modestie, que je suis l'unique artiste en Algérie qui entreprend la reconstitution de sites historiques à grande échelle.

Vous réalisez des oeuvres remarquables. Avez-vous exposé dans d'autres salles en Algérie et à l'étranger ?

En Algérie, j'ai exposé des dizaines de fois, dans la capitale, notamment au Palais de la culture. Quant à l'étranger, je suis en train d'accumuler mes plus belles oeuvres pour produire le meilleur effet sur l'importance, la richesse, la diversité et l'ampleur du patrimoine archéologique de l'Algérie.

Propos recueillis par KAMEL C.
Liberté lundi 26 avril 1999


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