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dimanche 31 mars 2013

Bougnoule-Ville en 2030


ŒUVRE DU GRAND ARCHITECTE RICARDO BOFILLL

Une capitale de rêve pour l'Algérie

Après la banque, le transport aérien, les stations de dessalement et la télévision, le groupe privé Khalifa s'attaquera prochainement à son plus ambitieux projet, celui de la construction de toutes pièces d'une ville dans le désert, baptisée Algeria.

Un projet qui a été lancé il y a une année, et qui a reçu l'aval du Président de la République M. Bouteflika. Les premières pelleteuses entreront en action d'ici à une année. Pour ce gigantesque projet, unique en son genre, Rafik Khalifa a choisi le meilleur architecte existant sur la scène, Ricardo Bofill. Ce bâtisseur catalan n'a pas eu à passer de concours, une rencontre aura suffi pour que les deux hommes comprennent qu'ils avaient le même objectif : construire le symbole d'une Algérie moderne.

La ville a été baptisée « Algeria », un peu comme « Brasilia » pour donner une connotation internationale à cette nouvelle métropole algérienne.

Elle sera construite à 180 km d'Alger, sur les Hauts-Plateaux, au sud de l'Atlas. Elle se situera sur une route qui fera office de colonne vertébrale pour le pays, traversant les villes de Relizane, Tiaret, Boughzoul, M'sila et Batna. Attenant à un lac, et bénéficiant d'un vaste et majestueux horizon, le site se déploiera sur 800 m au-dessous du niveau de la mer et sera protégé par l'Atlas. Bref une nature toute dessinée pour ouvrir la voie à la construction d'une grande cité.

L'idée de la construction d'une ville dans le désert était un vieux projet de Boumediene. A l'époque le Président avait eu l'idée de construire une ville à l'intérieur du pays où seraient concentrées toute l'administration et la direction du pays et ce, pour parer à l'éventualité d'une attaque extérieure. C'était la région de Ain Oussera qui avait été choisie comme site, une ville située entre Hassi Bahhah et Djelfa, alors qu'Alger resterait la ville économique et culturelle du pays.





Une cité internationale

Après la mort de Boumediene, c'est Cherif Rahmani, à l'époque ministre de l'Equipement, qui prit en charge le projet et qui le présenta au Président Chadli. Mais ce projet ambitieux restera au fond des tiroirs de la présidence jusqu'à l'arrivée du Président Bouteflika. Une idée originale, mais qui a toujours buté sur un financement conséquent pour la réalisation d'une telle entreprise.

Le groupe Khalifa, toujours à l'affût d'idées nouvelles, qui a entrepris de prendre en charge ce projet important, contribuera en partie au désengorgement de la capitale et donnera un souffle à un pays où 80% de la population sont concentrés sur la côte nord du territoire national.

La superficie de cette nouvelle cité est de 1 million de mètres carrés. Algeria sera dotée d'un aéroport international, d'un vaste complexe sportif, d'une piscine, d'un stade d'une capacité de 10 000 personnes et même d'un circuit de formule 1.

Car l'ambition de Khalifa ce n'est pas de construire simplement une ville, comme on en voit un peu partout en Algérie, mais de donner naissance à une cité internationale, multiculturelle, reliée au monde entier par les réseaux les plus modernes, des technologies de l'information et du transport le plus sophistiqué. Outre un vaste ensemble résidentiel, Algeria abritera des locaux et un grand nombre de services administratifs.

Autant d'éléments qui inciteront les habitants de la capitale à venir s'installer dans cette nouvelle cité moderne.

Certaines indiscrétions parlent même d'un déplacement progressif des administrations de la capitale. Pour l'architecte principal du projet Ricardo Bofill, qui fut derrière la construction du quartier Antigone à Montpellier, Marne-la-Vallée ou encore Saint-Quentin en Yvelines et plusieurs villes en Asie, « Algeria ne sera pas une ville nouvelle, mais une nouvelle ville ». L'architecte catalan tient beaucoup à l'inversion de ces deux mots. Il refuse d'être comparé à l'architecte de « Brasilia » Oscar Niemeyer qui participa à la construction du stade de 5-Juillet en 1972, et qui, avec l'urbaniste Lucio Costa, a construit ex nihilo à la fin des années 50, la célèbre capitale brésilienne sous l'impulsion du président Juscelino Kubiststek (au pouvoir entre 1956 et 1961).

M. Bofill insiste sur cette différence et indique, dans un entretien accordé au magazine New Biz, qu'Algeria ne passera pas directement de la planification à la construction. Entre les deux une place fondamentale sera accordée au dessin.

Ricardo Bofill veut une ville humaine, habitable au sens noble du terme. Une conception, dit-il, inspirée par souci de mixité sociale. Il tient à se démarquer du type d'architecture moderne inspiré de la construction de Brasilia. Bref, il ne veut pas d'une ville d'ingénieur, mais d'une ville qui respire la vie et qui donne envie à ses habitants de ne pas s'en évader.

« Quand on construit une ville comme Algeria, il faut réfléchir avant tout à la mixité des populations, des fonctions du temps et de l'espace. En un mot, il faut éviter les ghettos, penser à l'intérieur et l'extérieur en même temps. De même tout ce qui touche au public et au privé doit être lié », a précisé Ricardo Bofill.

Il a ajouté que l'idée de faire d'Algeria une nouvelle capitale était prématurée, mais ce sera surtout une ville très diversifiée où tout sera fait pour éviter la division de la société. Parmi les objectifs du projet, la ville pourra abriter une population totale de 30 000 habitants dont 35 % de population active. Une fois construite la ville emploiera 10 500 personnes répertoriées dans plusieurs secteurs d'activité : 25% dans le secteur tertiaire et des finances, 21% dans le commerce et le tourisme, 18 % dans le la logistique, le transport, le service public et privé, 10% dans la construction et enfin 8% dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Les logements occuperont plus de 60 ha de la surface de la ville, les villas en prendront 30, les infrastructures sportives 28, les établissement de l'éducation 15, les mosquées, les hôpitaux les administrations et les centres culturels en occuperont respectivement 5.

Une ville très diversifiée

Les espaces verts occuperont aussi l'essentiel de la surface de la ville, avec plus de 45 ha alors que les infrastructures de transport (aéroport, station urbaine et même ferroviaire) occuperont 22 ha. Pour ce qui est de l'organisation territoriale globale, 3 km2 seront réservés à la zone urbaine, 6 km2 à la zone portuaire, alors que 50 km2 seront réservés respectivement à la zone agricole et de protection naturelle.

Le président du groupe Khalifa, Rafik Khelifa, interrogé dans les colonnes du magazine New Biz spécialisé dans le business, affirme que son créneau. « C'est de trouver des marchés utiles au pays et qui soient rentables à son entreprise ».

Quant au projet Algeria, le patron du groupe Khalifa, a précisé que cela est lié au fait qu'il y ait un déficit important du logement et un nombre insuffisant de projets porteurs de modernité. Pour le jeune homme affaires, il s'agit de développer une métropole à l'image de la ville de Dubaï, une ville née du sable et qui est devenue, en l'espace de vingt-cinq ans, un nouveau Singapour.

Au moment où certains hommes politiques et opérateurs financiers s’interrogent sur la limite de l'investissement de Khalifa, son P-DG participe sans calcul à la construction du pays.

Ce nouveau projet porteur de modernité et de développement pour le pays prouve, une nouvelle fois, l'ambition grandissante de ce groupe économique privé algérien qui commence à s'imposer sur la scène financière internationale et qui vient de se rendre propriétaire de l'un des leaders des travaux publics allemands Phillip Holzman international.

L’Expression mardi 13 aout 2002
SALIM AGGAR

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