L'architecture de demain, humaine, vivable, complètement intégrée aux éléments naturels indispensables à l'épanouissement et au bonheur de l'homme ; voilà un sujet de réflexion que devraient saisir architectes, urbanistes et autres spécialistes. Car en Algérie, il faudrait bien l'admettre, jusqu'à l'heure actuelle il n'est pas tenu compte, ou si peu, de la riche expérience de beaucoup de pays dans le monde. Toujours et encore s'érigent d'immenses cités-dortoirs, agressives à la vue, génératrices de mal-vie, allant du simple ennui à la morosité chronique, inhibitrices, et par conséquent porteuses de potentiels préjudices aux plans social et psychologique. Alors qu'à l'ère du numérique et d'une qualité de vie plus adaptée aux progrès technologiques nombre d'Etats font de plus en plus appel à cette réflexion pluridisciplinaire à la recherche d'une meilleure réadaptation de l'architecture et de l'urbanisme, chez nous l'environnement se dégrade. Des plans-types de bâtiments rectangulaires, monotones et sans âme sont systématiquement transposés à travers le territoire national. Sans prise en compte du mode de vie des populations. Sans espaces verts et de loisirs. Rien. Rien qui ressemble à un espace vert ou à une sphère communautaire rappelant une vie de quartier. Les enfants n'ont pas d'autre alternative pour s'amuser que d'aller jouer dans des rues étroites où le danger les guette à tout moment, sous la chaleur ou sous la pluie. L'édification des ces grandes cités dépourvues des aménagements et des accompagnements requis, de dessertes obligées et par des lignes de transport appropriées, portent un coup fatal à l'épanouissement d'une population le plus souvent active mais privée d'un cadre de vie décent. En fin de compte, le respect que l'on doit à l'architecture est un peu comme celui qu'on doit à un pays. Il est étroitement lié, aussi, aux valeurs culturelles et à la civilisation de ce pays. Du point de vue sociologique, le paysage algérien a fortement changé. Les repères et les références ont évolué. Et surtout, l'Algérie actuelle représente un très riche vivier de jeunes (qui atteint environ 70% de la population) tournés vers l'avenir, branchés eux également à l'ère de la parabole et du numérique, qui en veulent ; et pas tous destinés aux groupuscules harraga, loin s'en faut. C'est vers cette immense richesse qu'il y a urgence de penser en termes d'architecture moderne, humaine, vivable. Il s'agit de canaliser ce formidable réservoir d'énergies dans un projet de société à la hauteur de l'œuvre titanesque que connaîtra le développement inévitable de note pays, dans une communion valorisante et porté par tous ses habitants.
L'implantation d'équipements socioéducatifs, de terrains de sport, d'ateliers d'art, de bibliothèques, de cybercafés, de centre d'initiation en Informatique, d'espaces verts, d'espaces conviviaux, d'espaces de loisirs, de moyens de transport, etc. dans les zones d'habitation nouvelles ; tout cela afin de permettre à nos enfants de s'exprimer et de dépenser leur surplus d'énergie. Il est temps.
M'hamed Sahraoui, Architecte
Tlemcen - la nouvelle cité d'Imama (2008)
8 plans de maisons individuelles signes M'hamed Sahraoui.pdf
8 plans de maisons individuelles signes M'hamed Sahraoui.pdf
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