Pages

mercredi 18 février 2015

Affaissement d'une route dans la viellle ville de Skikda


Un spectaculaire affaissement s’est produit, hier à 8h 05, à la rue Abdelhamid Boutelja, près de la mosquée Sidi Ali Dib, dans la vieille ville de Skikda. Un pan entier de la chaussée s’est effrité pour se détacher et chuter, emportant le mur clôturant un immeuble, situé en contrebas. «Heureusement que les enfants étaient déjà sur leurs bancs de classes, car dix minutes seulement avant cet accident, cette rue grouillait d’écoliers», témoigne un habitant des lieux. D’autres habitants rapportent, avec insistance, que cet accident était prévisible. «Cela fait plus d’un mois qu’une large fissure était apparue sur cette chaussée, mais rien n’a été fait.

Avec les pluies qui s’étaient abattues sur la ville durant la nuit de lundi à mardi, le sol n’a pas tenu et voilà le résultat», déclarent-ils. Des sources proches de la cellule mise en place pour le suivi de ce sinistre ont révélé qu’il a été demandé à l’entreprise chargée des travaux de l’immeuble, situé en contrebas, d’entreprendre, à sa charge et en urgence, des travaux de confortement pour éviter d’autres glissements.

Ces mêmes sources rajoutent que dès l’amélioration des conditions météorologiques, cette même entreprise aura à élever un mur de soutènement sur 1,60 m. Même si aucune victime n’est à déplorer, le choc provoqué par la chute de la route a néanmoins aggravé l’état de vétusté de l’immeuble situé au n°1 rue Boutelja. Un immeuble déjà tombant en ruine et qui se retrouve aujourd’hui comme suspendu et risque même de s’écrouler, à tout moment, sur les sept familles qui l’occupent.



Cet immeuble a déjà fait l’objet d’une expertise du CTC en 2005 où il a été mentionné, entre-autres, «infiltrations généralisées des eaux pluviales à travers les murs extérieurs et la terrasse, fissurations importantes au niveau des murs porteurs, humidité excessive, air irrespirable», et d’autres maux qui minent le vécu des familles qui y habitent. Le CTC, dans ses recommandations a retenu que «l’état actuel de l’immeuble est en évolution de dégradation, qui peut mettre l’ouvrage en état critique. Vu la gravité de la situation et l’urgence signalée, nous vous recommandons l’évacuation de l’immeuble en urgence».

Depuis ce constat rien n’a été fait. Bien au contraire, les pouvoirs locaux avaient plutôt décidé, le 12 décembre 2012, de construire un autre immeuble plus solide situé juste en face de l’immeuble qui menace aujourd’hui de s’écrouler, comme tout l’ancien Skikda d’ailleurs. Une ville où les skikdis s’entassent dans des appartements vétustes sans jamais bénéficier d’un logement. Une ville où on ne reloge que ceux qui érigent des bidonvilles.

Les martyrs Abdelhamid Boutelja dit Delinger et Ali Abdennour, nés tous deux près de Sidi Ali Dib doivent certainement se retourner dans leurs tombes.

Khider Ouhab
El Watan - Mercredi 18 février 2015