Cadre de vie, qualité de logement : «Il faut d’abord donner la baguette de pain et songer par la suite aux croissants.» Abdelmadjid Tebboune, par deux fois ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme (2001-2002), en parfait commis de l’Etat qui a – on peut le dire — roulé sa bosse pour avoir occupé plusieurs postes dans de nombreuses wilayas puis des fonctions ministérielles allant de l’Information et la Culture d’où il a été éjecté (1999), des Collectivités locales (1991-1992) à l’Intérieur (2001-2002) connaît bien son sujet. Aujourd’hui, sans aucun doute plus qu’avant, la pression populaire pour un logement décent est forte, continue. Comme le feu sous la braise, le stress est quand même dans les propos du ministre que ne saurait cacher un calme apparent. Il dit : «Quand on avait des idées, on n’avait pas d’argent, aujourd’hui qu’on a de l’argent, on est pris par la crise.» La démarche se résume à mettre de l’ordre dans l’anarchie qui règne dans ce secteur très exposé et où il y a à boire et à manger. Pour preuve, le conflit avec l’Ordre des architectes qui dure depuis deux ans et demi, aggravé par l’existence de deux ailes antagonistes qui revendiquent chacune la légitimité «dans l’illégalité» et délivrent chacune pour ce qui la concerne les agréments aux architectes. Abdelmadjid Tebboune se désole que ses efforts pour rapprocher les points de vue se soient avérés vains. Il se voit même accusé de vouloir placer l’Ordre sous sa tutelle, accusation qu’il rejette arguant du fait qu’il n’est pas question d’une cogestion ministère/Ordre des architectes en attendant le congrès qui devrait se tenir en juillet prochain, c’est-à-dire dans deux mois.