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lundi 4 février 2013

Medea, voyage dans le temps


Médéa serait-elle cette cité que les anges ont transportée d'une contrée lointaine vers son site actuel comme le veut la légende ou plutôt une cité reconstruite sur les vestiges de Lambdia romaine détruite lors des différentes invasions, ou encore son histoire remonterait aux tréfonds de la Numidie comme son nom Lambdia - signifiant hauteur - l'indique.

Son histoire tient en fait, de tout cela. Perchée sur le mont de l'Atlas tellien et entourée d'une nature luxuriante, le géographe arabe Léon l'Africain la décrivit, après y avoir séjourné pendant deux mois, en ces ternies : « Médéa est édifiée sur un plateau fertile, irrigué par de nombreuses rivières et ses riches habitants possèdent de belles maisons ». Ce sont les attributs de son cadre naturel qui ont peut-être inspiré et probablement entretenu, dans l'imaginaire collectif, la légende selon laquelle les anges veillent sur elle, éloignent d'elle la misère sitôt qu'elle se manifeste, en apportant quiétude et richesse à ses habitants. Il y a aussi son antériorité numide que nous retrouvons à travers les termes évocateurs des dénominations de plusieurs endroits tels que :

- Tibhirine où se trouve le monastère des moines trappistes connu pour ses étendues verdoyantes de vignobles et de jardins où de multiples sources pérennes coulent ;

- Talaïche, une source située sous le contrefort du casernement datant du début de la colonisation ;

- Takhabit, Takbou ... et bien d'autres lieux.



Son ancrage dans l'antiquité romaine remonte à la Maurétanie Césarienne, contemporaine de Rusgunine dans l'actuelle Alger ainsi que de Tipasa, Cartanal (Ténès) ... Au Xe siècle, les tribus zirides, dans leur stratégie de domination, ont apporté leur soutien aux Fatimides contre les Kharéjites pour étendre leur conquête vers Tiaret à l'ouest jusqu'aux Zibans à l'est. Afin de se prémunir contre les invasions des tribus Zénètes, elles ont fait de Médéa une fortification avancée pour contrôler les voies d'accès de sud et de l'est.




La Régence turque a fait de Médéa, pour des raisons de stratégie militaire et économique, la capitale de sa province Sud appelée « Beylikat du Titteri ». En 1517, Baba Arroudj occupa Médéa et y installa une garnison d'infanterie constituée de cavaliers turcs et d'exilés d'Espagne. C'est Boumezrag qui clôt la liste des Beys du Titteri qu'il administra de 1819 à 1830 et d'où il fut chassé par les troupes françaises. Il choisit de s’exiler à Alexandrie d'Egypte où il mourut quelques années plus tard.



Entre autres sites hérités de la domination turque, nous devons au Bey Hassan, la construction entre 1798 et 1799 de la mosquée appelée « Djamaâ Al Ahmar » dont on peut encore voir le minaret résistant à l'épreuve du temps dans l'indifférence de la foule qui trouve incongrue cette présence sans corps.

Le mausolée du saint Sidi Sahraoui, situé à quelques pas de la source Talaïche, est à peine à quelques encablures de l'autre mausolée où est enterré Sidi El Berkani nommé Khalifat par l'Emir Abdelkader sur toute la province de Médéa.

Médéa a aussi vu naître en 1849 le poète Jean Richepin à la mémoire duquel une rue a été baptisée de son nom et continue, même aujourd'hui, d'être connue par ce nom.

M.E.B
Le Matin N1524 mercredi 5 février 1997

fr.wikipedia.org - Médéa
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