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samedi 3 novembre 2012

Bordj El Fanar, l'ancetre du port (Alger, Amiraute)


Nous avons déjà parlé du grand rocher situé face à la ville en soulignant son importance ; en effet, il est à l'origine du port ; et tous les chroniqueurs et voyageurs n'ont pas manqué de noter le rôle majeur tenu par ce rocher à Alger, tant en temps de guerre que de paix.

D'autre part, nous avons dit que le premier ouvrage construit par les Algérois dans le port était une tour-vigie servant de phare que les espagnols ont détruite lorsqu'ils ont érigé la forteresse du Penon. Sur ce même emplacement, Arab Ahmed a fait construire le phare dit de l'Amirauté dont la tour ressemble beaucoup à la tenir Dorée de Séville ; les habitants du pays l'appellent Bordj El-Lanar (fort du Fanal), tandis que les Européens le désignent par la forteresse Ronde ou la forteresse du Phare.

Phare de l‘Amirauté (Alger)
Cet ouvrage a joué un rôle important dans l'appareil défensif de la ville, en résistant à toutes les attaques tentées successivement contre la cité. Les vaisseaux concentraient leur feu sur cet ouvrage, car il abritait une grande quantité de canons, au nombre de 55 selon Devoulx, Kelin et Colin et de 44 selon Arnault. Il comportait aussi la grande poudrière de la ville, toutefois, nous en ignorons l'emplacement exact ; mais il est probable qu'elle se trouvait à l'endroit sur lequel a été bâti le magasin des armes, avoisinant le fort. L'artilleur en chef (bâsh-tobdji), ayant la charge de ce magasin, contrôlait, en outre, toutes les poudrières de la ville, car il détenait la totalité des clés des magasins, attachées à des languettes de cuir et conservées dans une chambre spéciale. Le fort du phare était considéré par ailleurs, comme la résidence principale des artilleurs (tobdji) qui y tenaient toutes les réunions relatives à leurs activités et à l'état des canons et des forts.

Forteresse du Penon
Selon Devoulx, l'artilleur en chef désignait les membres de la garnison de garde (au nombre de 15 environ) chargés de la surveillance, tandis qu'il était lui-même désigné selon une procédure particulière. Le corps de garde était changé tous les ans.

Sans compter les obus tombés sur ce fort lors des raids répétés essuyés par le port, signalons qu'il a été frappé en 1814 par la foudre qui en a détruit une partie, reconstruite au cours de la même année.

Lorsque Lord Exmouth a attaqué Alger en 1816, le fort a été touché, ainsi que le reste des fortifications maritimes avoisinantes, par un certain nombre d'obus. Toutefois, rien n'égale l'ampleur des dégâts subis par l'ouvrage en 1845 après l'explosion de la poudrière renfermant 419 kg de poudre, les parties ouest et nord, ainsi que la poudrière, furent détruites. Lors des travaux de réfection, son aspect originale fut défiguré ; la cour centrale fut fermée ; les étages furent entièrement plafonnés, bouchant l'ouverture ménagée à l'origine pour l'évacuation des fumées résultant du travail des pièces d'artillerie. Sur cet emplacement et face au fort de Tamentfoust situé sur la pointe opposée de la baie d'Alger, fut construire en ciment une tour abritant un appareil émetteur. D'autre part, le dôme minuscule surmontant le fanal fut remplacé par une tête métallique abritant une lampe aidant à la navigation ...


Extrait du livre : Constructions militaires ottomanes de la ville d'Alger du Dr Ali Khelassi Collection « Cavalerie algérienne » 1985.
Le Matin N2685 jeudi 21 décembre 2000






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