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mercredi 12 septembre 2012

Architecture Rurale - Le Nord


INTRODUCTION

La région du Nord est constituée des provinces de la Flandre, de l'Artois et de la Picardie. Elle regroupe les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, d'une partie de l'Aisne et de l'Oise.


Ce sont des régions pluvieuses, plaines ouvertes, soumises aux vents dominants.

L'architecture rurale s'est nécessairement adaptée à ces contraintes et a affirmé son caractère à travers elles, dans le type d'implantation des fermes (cour), dans le choix d'un emplacement privilégié (haie de protection, flanc de côte), dans l'orientation et le volume de l'habitat (en particulier de la toiture), dans le choix des matériaux, de la tuile flamande qui offre peu de résistance au vent, à l'essentage (matériaux de couverture posés verticalement) sur les maçonneries les plus exposées.

L'extrême variété des « pays » sous-groupes des trois régions qui composent le Nord cache une homogénéité de la structure de l'architecture, de la maison longiligne sans étage de la Flandre maritime, à la ferme à cour close de l'Artois. La brique, en grande majorité, et le pan de bois, constituent les deux types de structure utilisés.


L'existence d'un soubassement, l'appareillage de la brique ou son apparence même selon les durées de cuisson, l'existence d'un enduit, tous ces éléments et ceux imposés par la protection contre les intempéries font la diversité de couleur, de volume, d'aspect général de l'architecture de la région du Nord.


VOLUMÉTRIE

Les porches monumentaux qui annoncent l'entrée d'une ferme, la volumétrie des toits qui couvrent et protègent au maximum la maison du Nord (couverture d'ardoise pour les toits les plus imposants) sont quelques-unes des caractéristiques de l'architecture de cette région.


Une grande importance est donnée au pigeonnier, élément primordial dans la cour d'une ferme (associé au porche, porches pigeonnier de Thiérache).

CHARPENTE, COUVERTURE

La toiture de la maison du Nord est l'un des trois composants, avec la façade et son soubassement, qui la caractérise.

Elle était autrefois réalisée en chaume ou en paille de roseaux et est aujourd'hui constituée de pannes flamandes ou de tuiles picardes en S. Dans certaines régions (Soissons, Avesnois), on rencontre aussi de l'ardoise (venue des Ardennes).


Avec ces différents matériaux, on obtient déjà une variété de couleurs importante. Une cuisson plus ou moins longue peut donner une tuile allant du brun orangé ou noir violacé (pannes vernissées au sel).

La toiture est, en général, à deux pentes, avec entrait retroussé, permettant une meilleure utilisation du comble. La pente varie de 42° à 48° pour la couverture en tuile et de 48° à 58° pour la couverture en ardoise (Thiérache), matériau plus léger justifiant une pente plus accentuée.

Les pannes de faîtage de la toiture ne se recouvrent pas mais sont juxtaposées et scellées au mortier de chaux (1/3 d'argile, 1/3 de chaux, 1/3 de crottin).

En descendant vers l'égout, la pente s'adoucit sur les quatre dernières pannes environ (36° à 40°). Il est fréquent de voir les « coyaux », petits auvents formés par un débord de toiture à pente adoucie, qui rejettent l'eau de pluie loin de la base des murs et protègent ainsi' la maçonnerie. Des corbeaux, souvent sculptés, supportent ces coyaux.



Découverte de deux charmants villages de Normandie et Picardie, le Bec Hellouin et Gerberoy, aux couleurs chatoyantes et à l'architecture préservée et homogène.

Trois types d'ouverture peuvent être pratiqués dans la toiture pour éclairer le comble :

- le outeau (petite lucarne rampante démunie de joues) surtout destiné à la ventilation ;
- la lucarne-gerbière (ou lucarne-porte);
- la lucarne-fenêtre.


La volumétrie et l'emplacement de cet élément de la toiture par rapport aux percements de la façade (symétrie, dissymétrie) sont déterminants dans l'esthétique de la maison. Le choix de cet emplacement peut être rendu difficile par la présence des chevrons et des pannes de la charpente entre lesquels la lucarne est implantée.

Même si cette implantation implique un travail de charpente délicat, elle est préférable à tout autre implantation techniquement plus facile mais peut être moins esthétique.

Nicolas CHEVALIER Arnaud de PEMILLE architectes
System D N464 septembre 1984

Architecture Rurale - Le Nord.df
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