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mardi 9 octobre 2012

Bab El Oued - Les raisons de la catastrophe I

Le bilan de la catastrophe de Bab El Oued est effarant et il l'est d'autant plus que les causes de la tragédie ayant fait, selon le dernier bilan rendu public hier, 757 morts à l’échelle nationale dont 706 pour la seule capitale, sont loin d'être d'origine pluvio-métrique mais bien plus, aggravées par un cumul de déficits et de laisser-faire dans les pratiques anarchiques de la gestion de l'espace urbain. La maffia du foncier, l'attribution anarchique de terrains à bâtir, la destruction des zones boisées, la détresse de populations ayant fui le terrorisme et élu domicile sur les berges des oueds quand ce n'est pas sur leur lit, l'absence de toute réglementation en matière de planification de l'espace urbain sont autant de facteurs ayant été propices à l'hécatombe de Bab El Oued. La responsabilité de l'Etat est entière, et tous les justificatifs avancés par le ministre de l'Intérieur ne font qu'appuyer cette thèse : c'est l'irresponsabilité cumulative d'une situation de non-Etat qui est à l'origine de l'ampleur de la tragédie.



Zerhouni accuse la France dans la vétusté des canalisations et les APC FIS dans les constructions illicites comme s'il s'agissait d'une fatalité historique et ... terroriste. Or, s'il faut rester dans cette logique de responsabilités isolées, une enquête montre que la dilapidation des biens fonciers a atteint des proportions alarmantes au temps de la gestion des APC par les DEC. A cette véritable politique de l'autruche d'un pouvoir qui se rejette la balle et se cache dans ses inepties, il y a fait plus grave encore et qui se surajoute à ces sédiments d'une politique à tout-va qui obéit à la seule loi de la jungle : le bulletin spécial des services météorologiques transmis à temps aux autorités n'a pas été pris en compte.

Pourtant, affirment des experts en la matière dont un spécialiste algérien en risques majeurs, le bilan aurait été moins lourd si le plan ORSEC avait été déclenché à temps. Ils révèlent, par ailleurs, l'absence d'une carte nationale des risques de catastrophes naturelles par wilaya et d'une structure nationale de gestion des catastrophes. Ils rappellent que le décret de 1985 portant sur l'organisation du plan ORSEC existe bel et bien mais qu'il a été, depuis, mis dans un tiroir. Les ravages commis depuis l'Indépendance et qui sont allés en s'amplifiant par les " intempéries " du pouvoir ont été ainsi mis à nu comme pris en flagrant délit par une intempérie naturelle qui, dans un État responsable, n'aurait pas provoqué l'hécatombe à Bab El Oued.

R. M.

Qu'est-ce qui a provoqué la crue ?

La zone sinistrée est, de l'avis des hydrologues, une zone de plusieurs sous-bassins versants qui reçoit toutes les pluies sur un réseau hydrographique dense constitué d'un nombre important d'affluents ou de talwegs qui, en convergeant, constituent l'oued proprement dit. Ce que nous nous sommes habitués à nommer comme quartiers ne sont en fait qu'un ensemble d'affluents de l'oued qui se trouve sur l'autoroute de Triolet. Les équipes forestières ont entamé leurs travaux sur quatre talwegs qui sont respectivement, en fonction de l'importance des dégâts constatés, le talweg de Beau-Fraisier, celui de Sidi Medjber, celui de Baranès et celui de La Fontaine. Ces travaux consistent en la fixation des berges par des moyens de correction torrentielle, dont les gabions.

Y. F.










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